Vous le connaissez sous différents termes dont plus récemment : le microbiote cutané. Ça vous parle ?
On ne les voit pas et pourtant ils sont plus nombreux que les cellules de notre corps.
Ils seraient au nombre de 10^15. Mais qui sont ces micro-organismes ?
Il s’agit de bactéries, champignons et virus, nos colocataires sur notre peau…chacun tire partie de cette cohabitation. Les bactéries prédominantes sont dénommées commensales pour les différentier des bactéries pathogènes.
Et d’où viennent-elles ?
Ce que nous savons avec certitude c’est que la construction de notre microbiote cutanée commence à la naissance, par le contact de la peau du bébé avec la flore du canal génital. C’est entre autres pour ça qu’elle varie tant d’un individu à un autre. Chose surprenante, notre type de population est assez stable dans le temps.
Aurons-nous une emprunte identitaire basée sur notre population de commensales ?
Et vous devez vous demander, en avons-nous besoin ? Qu’avons-nous à y gagner nous, en tant qu’hôte de tout ce petit monde ?
Elles nous protègent des pathogènes. Comme dans tout écosystème, il y a une lutte pour les ressources et en quelque sorte elles protègent leur territoire.
On s’en rend compte en appréciant les conséquences d’un dérèglement de notre équilibre, allant de l’acné à une dermatite atopique, ou d’autres affections.
On ne peut plus nier le lien entre nos colocataires et notre système immunitaire.
Sachant cela, que pouvons-nous faire pour protéger notre microbiote ? Bien que le lien entre la prise de probiotiques oraux et l’amélioration du microbiote cutanée reste à démontrer, une chose simple est déjà la prévention. Il faut utiliser des produits lavant doux, pour ne pas décaper à outrance notre film hydrolipidique et ses habitants. Si on la laisse un peu faire, si on lui fait confiance, une peau saine (sans affection particulière) sait se débrouiller. Pourquoi ne pas échanger pour quelques soirs de la semaine son savon, pour un masque à l’argile blanche ?
Le microbiote cutané : le poids lourd sort de l’ombre. Rev Med Suisse 2016 ; 12 : 660-4