Découvrez la discipline de l’éthnopharmacologie
C’est l’étude scientifique interdisciplinaire de l’ensemble des matières d’origine végétale, animale ou minérale, et des savoirs ou des pratiques s’y rattachant, mises en œuvre par les cultures traditionnelles pour modifier l’état des organismes vivants, à des fins thérapeutiques, curatives, préventives ou diagnostiques.
Les savoirs thérapeutiques traditionnels sont souvent vérifiés par la science moderne. D’ailleurs les pharmacopées traditionnelles sont à l’origine de plus de 60% des médicaments.
Les enjeux de cette discipline sont donc importants. Très souvent, les savoirs ancestraux se transmettent à l’oral. N’ayant pas de trace écrite, les savoirs se perdent, s’oublient. Les nouvelles générations s’y intéressent peu et aussi certaines pratiques deviennent lourdement règlementées et ainsi, par la force des choses, abandonnées.
Les spécialistes de cette discipline ont un rôle essentiel de recherche de terrain avec l’aide des tradipraticiens pour recenser et vérifier les indications thérapeutiques des remèdes traditionnels. Ce qui permet de répertorier les plantes, par exemple, dans des ouvrages, par identité, description, usage et y indiquer les éventuelles synthèses scientifiques s’y rapportant.
Un scientifique en Amazonie
Outre les pharmacopées traditionnelles, l’humanité a toutefois hérité de grands ouvrages dits de « pharmacopée savante ». L’un des plus anciens étant « Le Livre de matière médicale » de Shennong en Chine qui recense 365 remèdes, faisant plus tard place au « Classique de la matière médicale du Laboureur Céleste » où se rajoutent 365 nouvelles matières aux 365 précédentes.
Dans ce mouvement l’ethnobotanique vise à étudier les plantes pour connaître les principes actifs.
Les recherches en la matière sont très importantes pour la médecine et la cosmétique.
Il existe un répertoire des plantes médicinales (454 au total) avec les médecines associées : européenne, outre-mer, chinoise, ayurvédique. (art. L. 4211-1 du Code de la Santé Publique).
Malheureusement, en France l’industrie pharmaceutique s’accorde le monopole de ces plantes. Sauf pour 148 d’entres elles qui sont libérés de ce monopole. (décret n° 2008-841 du 22 août 2008).
Ces plantes ne peuvent donc légalement qu’être acheté en pharmacie.
C’est difficile à croire, quand on se dit que la nature et ses bienfaits devraient être en libre accès pour tous.