Le visuel, l’apparence, est une préoccupation ancestrale. Est-ce une quête d’appartenance culturelle ? Est-ce une quête de valorisation individuelle ? Est-ce une quête de jeunesse ? Est-ce une quête de l’égo ?
Je pense que c’est un tout qui mêle histoire, culture, nature et émotion.
Il faut faire un immense bond en arrière pour plonger dans une merveilleuse dimension historique qui lève le voile sur un aspect intrinsèque à l’évolution de l’humanité. Les premières parures paléolithiques dateraient d’il y a 82 000 ans. Du temps d’Homosapiens et Néandertals ! Il s’agit généralement de coquillages, de dents, assemblés en colliers, bracelets ou autres parures. Ces premières retrouvées étaient même enduites d’ocre. Recherche d’esthétisme ? De nombreuses hypothèses sont soulevées quant à leurs fonctions : besoin de distinctions entre individus, clans, utilisation pour rites funéraires… ? Quoi qu’il en soit, trouver ces parures à ce moment de l’histoire est le signe du début de la pensée symbolique, considéré aujourd’hui comme propre à l’Homme. Imaginez, déjà si loin dans l’histoire de l’humanité, les parures d’embellissement semblaient avoir un rôle primordial. Et jusqu’à nos jours, l’homme ne vit pas dans « un univers purement matériel, mais dans un univers symbolique. » comme défini par E.Cassirer dans son livre Essai sur l’homme.
Si la symbolique définit l’humanité, elle est aussi variable qu’il y a de peuples et même d’individus.
Avouons-le, nous avons aussi besoin d’exister en tant qu’individu. Après tout, c’est notre apparence qui définit notre être, notre histoire et pose en toute évidence notre singularité. On passe un message.
Ce sont donc des raisons plurielles qui nous poussent à faire attention à notre image, à porter un regard fait de jugements sur l’apparence des autres et par extension sur nous-même.
On dit que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde, alors, soyez vous-même sans complexe, affichez votre style avec confiance et surtout, regardez-vous vous-même tel que vous voudriez qu’on vous regarde.
Frédéric Belnet, Les premières parures, parution octobre 2013
E. Cassirer, Essai sur l’homme, Minuit, 1975, pp. 43 et 44